Biographie

Estelle-Sarah Bulle est une romancière française originaire de Guadeloupe, née en 1974 à Créteil (Val-de-Marne).

Elle publie en 2018 son premier roman, Là où les chiens aboient par la queue, mêlant autobiographie et fiction. L'ouvrage, consacré aux péripéties d'une famille antillaise entre la Guadeloupe et la métropole, reçoit des critiques élogieuses et remporte plusieurs prix, dont le Prix Stanislas du premier roman 2018 ainsi que le Prix Eugène-Dabit du roman populiste.

Études et carrière professionnelle

Estelle-Sarah Bulle naît en 1974 à Créteil, d'un père guadeloupéen et d'une mère franco-belge. Elle fait ses études supérieures entre Paris et Lyon, est diplômée d'une école de commerce, puis travaille dans des cabinets de conseil ainsi que dans des institutions culturelles (dont le musée du Louvre), où elle écrit les discours des dirigeants.

Carrière littéraire

Souhaitant se consacrer depuis longtemps à l'écriture, c'est aux abords de la quarantaine qu'elle décide d'arrêter de travailler et de rédiger un premier manuscrit,. Ce dernier, mêlant autobiographie et fiction, s'inspire de son vécu ainsi que de l'histoire de sa propre famille, qui a quitté la Guadeloupe pour la métropole. Pour ce projet, elle se familiarise avec le créole guadeloupéen qu'elle ne parle pas,, mais dont elle a gardé souvenir à travers les échanges entre son père et son grand-père. Elle s'inspire également de l'ouvrage de Patrick Chamoiseau, Texaco (1992), qui lui a « montré que le créole pouvait être une langue romanesque ». Elle envoie son manuscrit aux Éditions Liana Levi, dont elle apprécie le catalogue.

Son roman, intitulé Là où les chiens aboient par la queue, est finalement publié en août 2018 aux Éditions Liana Levi. L'histoire est narrée par une femme d'origine guadeloupéenne, mais née en métropole. Cette dernière rapporte les propos de sa tante, Antoine, qui lui raconte son histoire et celle de sa famille : sa vie en Guadeloupe dans les années 1940 et 1950, son départ de l'île après les émeutes de mai 1967 et son arrivée en métropole, où elle est confrontée au racisme. Le titre est la traduction d'une expression créole, « Cé la chyen ka japé pa ké », qu'Antoine utilise pour décrire sa ville natale, Morne-Galant (nom inventé), qu'elle estime « à la traîne, loin de tout ».

L'ouvrage est globalement applaudi par la critique. Christine Ferniot, dans Télérama, salue la « poésie facétieuse » d'Estelle-Sarah Bulle ainsi que son charme, qui lui permettent d'aborder le thème de l'exil et du déracinement de « manière délicate », et de faire découvrir des évènements historiques méconnus à ses lecteurs. Elle applaudit également le jeu sur le rythme des phrases ainsi que la création de mots. Libération estime que le génie du roman consiste en l'utilisation d'un prénom masculin, Antoine, pour le personnage de la tante, qui associe « une féminité flamboyante à une liberté d'allure et de vie qu'on ne prête qu'aux hommes ». Estelle-Sarah Bulle confirmera avoir choisi ce prénom pour évoquer la puissance du personnage. Le journal note également le développement par l'auteure de sa « propre langue », à cheval entre le français et l'oralité du créole, avec des verbes tels que « labyrinther », « zinzonner » ou « tchiper ». La Croix estime que l'ouvrage est une « épopée poétique et politique » rendant hommage à tous les « négropolitains », ces Antillais installés en métropole se sentant rejetés à la fois par les Noirs et par les Blancs. Le Figaro le place dans ses coups de cœur de la rentrée, et estime que « mieux qu'un roman, ce livre est une tranche de vie de la Guadeloupe ». Enfin, le site Culturebox salue la découverte, à travers l'ouvrage, de l'histoire méconnue de ces « immigrés de l'intérieur ».

Ce roman permet à Estelle-Sarah Bulle d'être lauréate du Prix Stanislas du premier roman, doté de 3 000 euros, qu'elle reçoit en septembre 2018 lors du salon du Livre sur la place. Elle remporte également en novembre 2018 le Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde, ainsi que le Prix Eugène-Dabit du roman populiste. L'ouvrage est en outre sélectionné pour la finale du Prix du roman Fnac. En 2019, il reçoit une mention spéciale du jury du Grand prix du roman métis.

En 2020, elle publie un deuxième roman, cette fois-ci destiné à la jeunesse : Les fantômes d'Issa aux éditions L'École des loisirs. L'histoire a pour héroïne une adolescente ayant grandi en région parisienne, mais dont les parents sont originaires de Mayotte, et qui est persuadée d'avoir commis une bêtise. Estelle-Sarah Bulle explique avoir voulu travailler sur le sentiment de culpabilité à travers ce récit, ainsi que « mettre en avant des territoires dont on parle très peu ». La Première estime que l'écriture de l'auteure est « toujours aussi chatoyante », bien qu'elle se soit adaptée à un public adolescent.

  • 2018 : Là où les chiens aboient par la queue, Paris, Éditions Liana Levi, , 288 p. (ISBN 979-10-349-0045-9)
  • 2020 : Les fantômes d'Issa, Paris, L'École des loisirs, , 128 p. (ISBN 978-2-211-30544-0)
  • 2021 : Les étoiles les plus filantes, Paris Éditions Liana Levi, 2021 428 p. (ISBN 979-10-349-0435-8)
  • 2022 : L'Embrasée, Caraïbéditions, roman jeunesse
  • 2022 : Guadeloupe, paysages intranquilles, Long Cours, avec Sylvain Duffard
  • 2024 : Basses terres, Paris Éditions Liana Levi, roman, 202 p. (ISBN 979-10-349-0840-0)

  • Ressource relative à la littérature :
    • Étonnants voyageurs
  • Ressource relative à l'audiovisuel :
    • IMDb
  • Frédérique Roussel, « Écoutez Estelle-Sarah Bulle lire le début de son roman, Là où les chiens aboient par la queue » [podcast], sur next.liberation.fr,
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Source : Article Estelle-Sarah Bulle de Wikipédia

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